“L’Economie Sociale a toujours été historiquement, en France, une composante essentielle du développement économique et social, et ce depuis la fin du 19e siècle.

Mutuelles de prévoyance ou d’assurances, coopératives sous toutes leurs formes et associations gestionnaires, ont constamment représenté environ 10% du P.I.B et 10% des emplois. Par-delà ce seuil constant, l’Economie Sociale a été amenée, lors de crises répétitives du système dominant, à largement investir des secteurs très impactés, ou par les mutations, ou par les nouvelles demandes. Le crash des années 30, la reconstruction après la 2e guerre mondiale, ont créé des « marchés » innovants que l’E.S.S, parce qu’elle est porteuse d’innovation et de grande capacité d’adaptation, a investi : Tourisme, Santé, Education populaire, Formation, Services à la personne…

Les soubresauts d’une société mondialisée et complètement déréglée s’accélèrent : crise énergétique des années 70/80, crise financière des années 2010… et crise globale du système enfermé dans ses contradictions économiques, sociales et culturelles, politiques, écologiques, encore largement devant nous.

Dès lors, l’E.S.S, parce qu’elle porte un autre modèle de développement, parce qu’elle apporte des réponses aux grandes questions qui se posent à l’humanité : autre conception des échanges, autre conception du rôle de la finance, autres rapports entre les hommes, autre conception du nécessaire maintien des équilibres naturels, parce qu’elle substitue à l’individualisme les valeurs de solidarité, parce qu’elle oppose à la déculturation la participation et l’accès à la décision, va devenir, de façon inexorable, la réponse à la crise Totale qui nous attend. Le monde entier le perçoit, de l’Europe à l’Afrique, du continent Sud-américain à certains pays asiatiques.

Nous sommes donc, après avoir été des militants de la réparation sociale, des militants d’une autre société.”