Pour bref rappel, au sein de l'Europe, l'économie sociale est définie comme un ensemble d'entités privées, telles que les coopératives, les mutuelles, les associations, etc., caractérisées par des principes importants tels que la primauté des objectifs sociaux et environnementaux sur le profit, le réinvestissement des profits dans l'intérêt collectif, et une gouvernance démocratique.

Si l'on prend des chiffres, l’économie sociale représente entre 9 et 10% des emplois en Belgique, en France, en Italie, au Luxembourg ou aux Pays-Bas. Toutefois, elle représente moins de 2% dans les nouveaux États membres, comme Chypre, la Croatie, la Lituanie, Malte, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie. L'économie sociale est donc un véritable enjeu de convergence en Europe. 

Par ailleurs, il existe de nombreuses initiatives emblématiques de l'économie sociale menées en Europe telle que l'expérimentation des Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée (TZCLD) qui consiste à inverser la logique de l’emploi, impliquant directement les personnes privées d’emploi dans la définition du contenu du travail en croisant leurs envies et savoir-faire avec les besoins sociaux non satisfaits du territoire. Cette expérimentation a d'abord été mise en oeuvre sur des territoires français et commence désormais à être diffusée en Europe (en Italie, en Belgique, en Autriche, au Pays-Bas et d'autres).

Au niveau des politiques publiques européennes qui sont mises en oeuvre en faveur de l'économie sociale, la Commission européenne a présenté un plan d'action en 2021 visant à soutenir l'économie sociale car elle a "le potentiel de remodeler l’économie de l’après-Covid grâce à des modèles économiques inclusifs et durables conduisant à une transformation écologique, économique et sociale plus équitable". En 2023, des progrès importants ont été réalisés avec l'adoption d'une recommandation par le Conseil de l'Union européenne qui vise à mettre en place de cadres propices à l'économie sociale, afin de soutenir le rôle de cette dernière dans la promotion de l'inclusion sociale et de l'accès au marché du travail.

Quant à la formation et sensibilisation des citoyens, l'Europe encourage les États membres à développer la formation et les compétences pour l'économie sociale, tant pour l'inclusion des personnes défavorisées que pour l'intégration de l'économie sociale dans les programmes d'enseignement, notamment grâce à des initiatives comme le programme Erasmus+ pour diffuser les bonnes pratiques et renforcer les compétences.

Finalement, l'économie sociale prend chaque jour un peu plus d'ampleur sur la scène européenne car elle propose bien plus qu'une simple alternative au modèle capitaliste, elle présente un chemin, une voie saine, respectueuse et adaptée aux besoins humains et environnementaux de notre époque.

Orienter nos objectifs vers des finalités à caractère social qui prennent en compte le bien-être de l'environnement ainsi que le développement économique encore indispensable à nos sociétés, voilà un choix qui semble sensé !