Jeux Olympiques 2024 : quelle implication des entreprises de l’ESS ?

Lundi, 17 Avril 2023

Les Jeux Olympiques organisés à Paris en 2024 ont pour ambition d’impliquer et de mettre en avant des acteur·rice·s de l’économie sociale et solidaire (ESS).

  • Les objectifs annoncés par les Jeux Olympiques

L’objectif annoncé par les organisateur·rice·s est de faire des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, les premiers Jeux durables, inclusifs et solidaires. Pour cela, Paris 2024, la SOLIDEO, et la Ville de Paris, se sont associés au Yunus Centre, centre mondial de ressources dans le domaine de l’Economie Sociale et Solidaire, et à l’association « Les Canaux », qui soutient les acteurs des économies solidaires et innovantes.


Le comité d’organisation des jeux olympiques (COJO) avait en effet affirmé dans sa charte sociale l’ambition de faire du sport « le moteur d'un développement économique, social et solidaire », à travers deux grands objectifs : 10 % des heures travaillées pour les Jeux seront dédiées à l’insertion, et 25 % du montant des travaux destinés aux PME et TPE, et aux entreprises de l’ESS. 


En revanche, la structure Paris 2024, sur l’organisation même des jeux, ne s’est pas fixée d’objectif particulier. Selon un décompte de fin 2022, les structures de l’ESS représentaient près de 10 % des entreprises impliquées, un pourcentage honorable. 


Par exemple, l’association d’insertion Halage, proposant des services de jardinage, a gagné deux marchés auprès de la SOLIDEO, organe qui s’occupe de livrer les ouvrages pour les Jeux Olympiques. Elle y a répondu en coopérant avec des entreprises de l’économie classique. L’association s’occupera donc de l’aménagement des espaces verts du village olympique ainsi que de la production de végétaux pour ces espaces. 


Comme Halage, 360 structures de l’ESS ont remporté des marchés dans le cadre de l’organisation de ces jeux. Les deux objectifs attendus par le COJO sont donc presque atteints avec 536 millions d’euros signés par les PME, TPE et entreprises de l’ESS. Concernant le temps de travail réalisé en insertion, la trajectoire actuelle est considérée comme en accord avec l’objectif de 10%.

 

  • Les freins à la collaboration des entreprises de l'ESS


Mais en réalité, les structures de l’ESS sont sous-représentées : elles sont seulement 77 à avoir signé un marché contre 1 429 TPE-PME. De plus, les entreprises de l’ESS ont pour le moment du mal à se positionner seules sur les marchés d’appel d’offres : elles doivent mettre en place des partenariats de co-traitance ou de sous-traitance entre les PME, TPE et entreprises de l’ESS, et les grands groupes.


Pour appuyer les structures de l’économie sociale et solidaire, la plateforme « ESS 2024 » a vu le jour dès 2019. Actuellement, 6 000 entreprises sont référencées sur la plateforme. Elle a pour objectif de positionner les structures de cette économie dans l’organisation des jeux, en les informant et les accompagnant. En effet, « ESS 2024 » permet de familiariser les entreprises de l’ESS à la commande publique, levier important de développement souvent peu considéré, mais permet également aux structures de se connaître entre elles.