CICOPA publie son deuxième "Rapport Mondial" pour 2015-2016

Décembre 2017

Après un premier rapport publié en 2015, le deuxième rapport bisannuel mondial de CICOPA sur les coopératives industrielles et de services (2015-2016) est sorti. Basé sur une nouvelle méthodologie qui combine des enquêtes qualitatives et quantitatives à une recherche interne poussée, ce rapport poursuit et améliore l’exercice de monitoring de son réseau débuté en 2004, et dresse un portrait mondial du mouvement dans ce secteur.

Le rapport fournit les principaux chiffres de notre secteur aujourd’hui, à la fois au sein du réseau CICOPA et au-delà. Il se penche sur les tendances du développement entrepreneurial observées au sein du réseau au cours des deux dernières années. De plus, il propose un cliché de l’entrepreneuriat coopératif des jeunes et de l’implication des coopératives industrielles et de services de CICOPA dans l’économie verte, rapportant quelques expériences dans ces domaines. Il tente également de lister les principaux défis et opportunités rencontrés par les coopératives au sein du réseau CICOPA ainsi que les questions politiques les plus cruciales rapportées par les membres au niveau national et celles traitées par CICOPA même au niveau international.

À partir de l’ensemble des données utilisées dans « Cooperatives and Employment : Second Employment Report » (septembre 2017), le rapport estime qu’il y a, dans le monde et au-delà du réseau CICOPA, 377.984 coopératives dans les secteurs industriel et tertiaire fournissant près de 20 millions d’emplois. Le nombre de coopératives du réseau CICOPA est de 65.000, ce qui représente 4 millions d’emplois. Ces chiffres suggèrent que CICOPA a encore un long chemin à parcourir pour améliorer son réseau au niveau international.

En ce qui concerne les informations quantitatives sur le réseau CICOPA, le nombre de coopératives analysées pour ce rapport représente environ 82% du nombre total de coopératives représentées par CICOPA. Parmi elles, les coopératives de travail associé représentent la part la plus importante (74%). Les coopératives sociales et les coopératives de producteurs représentent respectivement 17% et 1%. Il nous semble à ce stade important de mieux comprendre le modèle des coopératives de producteurs, encore si peu présent dans le réseau CICOPA. Ceci est d’autant plus important que de nouvelles formes de travail et d’emploi se sont récemment multipliées, principalement par le biais des plateformes en ligne, et qu’une réponse des coopératives s’impose d’urgence.

En ce qui concerne leurs activités économiques, les coopératives de travail associé de CICOPA sont principalement actives dans le secteur manufacturier (22,5%), le commerce de gros et de détail (14,5%) et la construction (10,2%). Alors que les activités les plus représentatives pour les coopératives sociales sont la santé et le travail social (46,3%), l’éducation (12,7%) et le service administratif et de soutien (9,7%).

Qu’en est-il des principales tendances du développement entrepreneurial observées au sein du réseau au cours des deux dernières années ? Dans l’ensemble, le rapport souligne des tendances entrepreneuriales positives ou stables. En particulier, les activités de santé et de travail social et de services semblent les plus en croissance. Cependant, des signes de ralentissement économique par rapport à la période précédente de 2013-2014 ont été signalés, principalement en Amérique du Sud (Argentine, Uruguay et Colombie) et en Europe de l’Est (Pologne, Roumanie et Bulgarie). En Europe, il semble y avoir une double tendance selon le secteur d’activité : le secteur des services se porte généralement mieux alors que l’industrie souffre quelque peu, en particulier dans l’industrie manufacturière et la construction.

Il convient enfin de souligner que nous observons un intérêt croissant au sein de notre réseau pour le modèle coopératif social, spécialisé dans la fourniture de services d’intérêt général (services sociaux et environnementaux, éducation, culture, etc.) ou dans l’intégration professionnelle des travailleurs défavorisés et marginalisés (personnes handicapées, chômeurs de longue durée, ex-prisonniers, toxicomanes, etc.). En outre, il semble y avoir un intérêt croissant pour de nouveaux secteurs innovants, tels que les technologies de l’information et de la communication, ou les activités d’économie verte. Le rapport conclut toutefois que ces tendances prometteuses ne sont pas encore pleinement reflétées dans les chiffres et doivent être suivies de près au cours des prochaines années.