L’épargne solidaire : entre réappropriation capitaliste et alternative citoyenne

Lundi, 1 Juillet 2024

L'épargne solidaire permet de financer des projets sociaux et environnementaux bénéfiques pour la société. Bien que reprise par les banques traditionnelles, elle trouve son authenticité dans des coopératives comme Terre en Vue et Terres de Liens, qui soutiennent des initiatives agricoles responsables. Retour sur des iniatives citoyennes qui réussissent à rester alternatives. 

Qu’est-ce que l’épargne solidaire ?

« Épargne dont l’encours ou les revenus sont destinés, pour tout ou partie, à financer des activités solidaires », l’épargne solidaire se développe depuis quelque temps comme pratique alternative aux projets d’épargne classiques. Au centre de ces placements d’argent, l’idée de participer à la mise en place d’actions environnementales et de cohésion sociale bénéfiques à la société. Ainsi, l’épargnant·e fait un choix de placement qui dépasse son propre intérêt et sert un objectif humaniste.

 

Un projet alternatif ?

Si les projets d’épargne solidaire se sont développés comme moyens et outils de résistance citoyenne au capitalisme, ils se sont vus progressivement réappropriés par les banques classiques qui proposent désormais des « Livrets de développement durable » (BNP Paribas) ou encore un « Livret d’Épargne pour les autres » au Crédit Mutuel. La force du capitalisme réside en effet dans sa capacité à se réinventer et à se réapproprier les évolutions et progrès sociaux. En ce sens, comment rester alternatif·ve ? Comment continuer à épargner solidairement sans tomber dans les travers du greenwashing ?

 

Investissements solidaires dans des coopératives

Il existe en Belgique et en France des coopératives aux projets sociaux ou environnementaux dont le fonctionnement dépend largement des épargnant·e·s qui choisissent de placer leur argent dans leur structure. C’est par exemple le cas de Terre en Vue, qui finance l’achat et l’entretien de terres agricoles grâce aux parts de ses épargnant·e·s. Au cœur du projet de cette coopérative, la volonté de soutenir de nouveaux modèles d’agriculture pour les terres nourricières belges. En ce sens, Terre en Vue acquiert des terres agricoles et favorise le développement de fermes responsables gérées par des particulier·ère·s qui n’auraient, sans eux, pas eu la possibilité de se lancer. En France, des projets similaires existent. Terre de Liens, par exemple, partenaire de Terre en Vue, propose un projet d’épargne solidaire dont l’impact et la sûreté sont garantis par de multiples rapports et études.

 

Si l’épargne solidaire représente un réel moyen de participer à une transition sociétale juste et durable tout en se réappropriant les outils et pratiques capitalistes, il est nécessaire de réaliser que ce phénomène est à double sens. Les structures capitalistes, elles aussi, incorporent ces nouveaux concepts à leur fonctionnement afin de rester attractives. En ce sens, il est nécessaire de trouver les coopératives qui, à la manière de Terre en Vue et de Terre de Liens, continuent d’offrir aux citoyen·ne·s des moyens de soutenir des projets solidaires, soucieux de préserver l’environnement.

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