Deux grandes entreprises de l'ESS annoncent consacrer une partie de leurs bénéfices à la transition écologique et sociale

Lundi, 16 Janvier 2023

Deux entreprises de l'ESS, le Crédit mutuel et la Maif, ont annoncé la semaine dernière le versement d’un dividende « sociétal » et « écologique » prélevé sur les bénéfices et destiné à financer des projets ou des entreprises liés à la transition écologique.

Une innovation positive en matière d’affectation des bénéfices

Le Crédit Mutuel Alliance Fédérale a annoncé la création du « dividende sociétal », consistant à consacrer 15% de son résultat net, soit 500 millions d’euros cette année, au financement de projets environnementaux et à des mesures d’aides en direction de ses clients les moins fortunés. Le Crédit Mutuel devient ainsi la première banque et entreprise française à consacrer une part aussi importante de ses bénéfices à la société. L’une des premières initiatives pourrait être un prêt à taux zéro pour la rénovation thermique des logements.

De son côté, l’assureur Maif, lance le versement d’un dividende écologique à hauteur de 10 % de ses bénéfices, soit 10 millions d’euros par an. Cette somme sera utilisée sous forme d’aide directe pour les clients de la société d’assurances, et à des projets de solidarité climatique et de protection de la biodiversité.

Une annonce suffisante pour faire évoluer la position des entreprises financières ?

Si cette initiative peut apporter de réels résultats, elle doit tout de même s’accompagner d’une politique de l’entreprise en phase avec cet engagement, c’est-à-dire de cesser les soutiens financiers à des entreprises qui développent de nouveaux projets d’énergies fossiles.

De plus, le Crédit Mutuel et la Maif pourraient servir d’exemple à suivre pour d’autres entreprises financières, ce qui n’est pas encore le cas pour le moment. Il reste tout de même à souligner que le Crédit mutuel comme la Maif sont des entreprises à statut mutualiste et ne rendent des comptes qu’à leurs sociétaires, beaucoup moins exigeants en matière de redistribution des bénéfices que les actionnaires d’une entreprise financière classique.

Si ces initiatives venaient à se généraliser, le PDG du Crédit mutuel, citant une analyse de l’économiste Jean Pisani-Ferry, estime que nous atteindrons la somme de 100 milliards d’euros, qui représentent les besoins de financement pour la transition écologique, grâce à seulement 200 entreprises.

Le dividende sociétal et écologique sont donc un pas vers la bonne direction mais cela doit être un début de réponse à l’immense défi qu’est la transition écologique et sociale. Une innovation pour l'ESS !