De la misère en milieu étudiant
La crise sociale s'ajoutant à la crise sanitaire n'a échappé à personne. Les inégalités s'acroissent et les étudiants sont une cible particulièrement fragilisée en ces temps de covid-19. En France, des fédérations étudiantes ont mis en place, dès le premier confinement, des distributions alimentaires s'ajoutant au système de solidarité classique. Zoom sur ces associations engagées contre la précarité étudiante.
Un système de solidarité paralysé par le premier confinement
Le mois de mars 2020 restera pour beaucoup un souvenir impérissable et douloureux. Le premier confinement s'est abattu sur la France annonçant une fin prématurée des petits boulots, laissant beaucoup d'étudiants dans une détresse financière sans précédent. Les épiceries sociales et solidaires présentes sur les campus étudiants étaient elles aussi contraintes à la fermeture lors de ce premier confinement. Pour répondre à la misère dans laquelle se trouvaient leurs pairs, certains étudiants ont décidé de passer à l'action. Initiée par l'AFGES - les étudiant-e-s d'Alsace à Strasbourg, le réseau étudiant français ne tarde pas à mettre en place des distributions alimentaires. Dès la première édition, le succès est immédiat et ce sont plusieurs centaines d'étudiants qui se présentent aux portes de la fédération pour récupérer des denrées alimentaires. A Strasbourg, en une année, pas moins de 40 000 paniers ont été distribués, dans une ville où l'Université compte environ 50 000 étudiants.
Un réseau de solidarité qui se construit autour du projet des fédérations étudiantes
Face à la réactivité et l'efficacité éprouvées par les distributions alimentaires des fédérations étudiantes dans la plupart des grandes villes universitaires de France, les partenaires privés, associatifs ou institutionnels n'ont pas tardé à soutenir ce projet. En effet, le CROUS, premier acteur institutionnel au contact des étudiants, n'a pas manqué d'accompagner les distributions alimentaires par le don de denrées alimentaires, en plus de la réduction du Ticker R.U à 1€. Cet élan de solidarité ne s'est pas limité aux acteurs du monde étudiant, les collectivités territoriales ou des partenaires privés n'ont pas manqué de faire profiter de leurs capacités financières ou logistiques pour appuyer ces distributions alimentaires, pouvant monter jusqu'à 1 5000 étudiants en une journée.
Solidarité locale, circuit court et lutte contre le gachis alimentaire
Dans ce modèle développé par l'AFGES et d'autres fédérations étudiante du territoire nationale, la priorité est évidemment de travailler avec les acteurs locaux afin de faciliter le circuit d'approvisionnement. D'autres acteurs plus traditionnels de la solidarité sont également sollicités, comme la Banque alimentaire, partenaire incontournable des « AGORAé » : épiceries sociales et solidaires gérées par les étudiants au sein des campus. La lutte combinée d'organisations étudiantes et d'acteurs de solidarité permet de lutter activement contre le gachis alimentaire, tout ayant une action sociale concrète sur les territoires urbains. POUR LA SOLIDARITÉ-PLS oeuvre également dans ce sens avec le projet «SoliFoodWaste» qui reverse 5% de la production alimentaire aux mêmes Banques alimentaires françaises.