CESE : La contribution des entreprises de l’économie sociale à une Europe plus cohésive et démocratique

Jeudi, 23 Mai 2019

À la demande de la présidence roumaine du Conseil de l’Union européenne, le Comité économique et social européen (CESE) a rédigé, le 15 mai dernier un avis exploratoire sur le rôle des entreprises sociales dans la promotion de la cohésion économique, sociale, territoriales et la promotion des valeurs démocratiques dans l’Union européenne. 

Cet avis exploratoire met en avant les manières d’accroitre le développement des entreprises d’économie sociale et identifie les meilleures façons de renforcer leur rôle pour répondre aux enjeux de demain et notamment aux enjeux sociaux. 

Tout d'abord, il souligne que l’économie sociale contribue aux objectifs de démocratie et s’inspire des valeurs démocratiques par :

  • La promotion de formes d’organisation des activités humaines, fondées sur la propriété collective, la solidarité et la démocratie participative, qui s’appuie sur l’efficience économique et environnementale de ses moyens. 
  • La mise en place d’une gouvernance démocratique au sein de ces organisations et de leur fonctionnement. À travers le principe « une personne-une voix » au sein des organes de décision, la participation de diverses catégories d’acteurs à la gestion de l’entreprise comme les travailleurs, les usagers ou les bénéficiaires, chacun peut exprimer sa citoyenneté active et participer à la prospérité individuelle et collective.

En outre, l’économie sociale contribue à la cohésion sociale et territoriale puisqu’elle : 

  • Met en œuvre des capacités réparatrices dans les activités qui la caractérisent et sa part importante dans les secteurs du social et du médico-social.
  • Relancer des régions désindustrialisées, touchées par le chômage et les inégalités sociales par la reconversion des anciennes activités économiques vers des modèles durables notamment via l’essor de coopératives.
  • Renforce l’intégration des personnes vulnérables, particulièrement les migrants, grâce au développement d’entreprises d’économie sociale qui développement des activités dans l’optique de l’inclusion sociale de ces personnes.

Toutefois, le CESE souligne un certain nombre d’éléments qui limitent le secteur et effectue des recommandations importantes. Il note que :

  • Les modèles d’entrepreneuriat d’économie sociale sont quasi absents des programmes d’enseignement et des dispositifs de création et de développement d’entreprise ce qui nuit à leur visibilité et leur essor.
  • Il conviendrait d’accroitre l’accès des entreprises d’économie sociale au programme Eramus+ et à sa composante qui concerne les jeunes entrepreneurs.
  • Il est indispensable, de promouvoir les entreprises d'économie sociale par des politiques publiques ambitieuses et transversales, ainsi que par un plan d’action européen pour l’économie sociale.
  • Il sera nécessaire, pour la prochaine Commission européenne, de clarifier le concept de l’économie sociale et d’innovation sociale à partir de ses formes actuelles pour amplifier le soutien spécifique au secteur, un élément qui fut d'ailleurs également soulevé lors de la récente Convention annuelle pour une croissance inclusive.