Diana Dovgan, Secrétaire générale de CECOP, affirme que la coopérative sert de lieu d’expérimentation de rapport de travail et peut facilement se réinventer grâce à leur gouvernance démocratique. La coopérative permet aux travailleur.euse.s de sécuriser leur travail et de limiter la rétribution du capital. C’est une des raisons pour laquelle la coopérative a toute sa place dans l’économie numérique où le travail est souvent précaire.

Arnaud Breuil, coopérateur du groupe UP coopérative, ajoute que l’économie de plateforme s’est construite sur le modèle dominant du salariat et a créé de nouvelles formes d’emplois. Néanmoins il y a une réaction dans le mouvement coopératif avec le mouvement plateform cooperativism, et aussi dans le mouvement syndical depuis peu. La coopérative est un outil au service d’une ambition fixée démocratiquement mais qui nécessite d’investissement pour pouvoir s’imposer comme alternative aux plateformes numériques.

Jacques Debry, membre de Febeboop, rappelle que pour pouvoir se prétendre coopérative, la structure doit se munir d’une gouvernance démocratique qui limite la rétribution du capital et verrouille la spéculation de la valeur. Cependant la coopérative doit se remettre en cause et ne doit pas être considérée comme une facilité dans un monde qui favorise la compétition.

Sandrino Greceffa de SMart, note que l’attractivité des plateformes se repose sur la rapidité et la facilité des applications et non sur leur dimension à changer le monde, contrairement aux coopératives. Ces dernières se sont beaucoup reposées sur leur statut et certaines ont fini par s’éloigner des valeurs fondamentales. Il faut inclure toutes les parties prenantes et repenser le capital comme un moyen, non comme une fin en soi, et il est nécessaire de se doter d’une capacité d’investissement pour que les coopératives puissent s’étendre.