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ESS et économie circulaire en France, un mariage raté ?

Jeudi, 22 Février 2018

Dans une tribune Mediapart adressée au ministre français de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, les professionnels des deux secteurs Économie sociale et solidaire et défense de l'environnement font le point sur les promesses non tenues de l'ancien militant écologiste.

Alors que la feuille de route du ministère nouvellement nommé "ministère de la transition écologique et solidaire" promettait, en début de mandat, d'articuler ces deux priorités phares autour du secteur prometteur de l'économie circulaire, la réalité est décevante pour les professionnels de l'ESS et de l'écologie.

L'ambition était d'équilibrer les enjeux sociaux à la hauteur des enjeux environnementaux via les actions de ce ministère. Pour se faire, N. Hulot déclarait vouloir placer l'ESS au coeur de l'économie circulaire, favorisant ainsi le changement d'échelle de l'ESS et créant de nombreux emplois sociaux, en faveur des plus précaires notamment. En effet, le fonctionnement de l'économie circulaire repose sur l'action de nombreuses associations et autres structures proches des citoyens, pour lesquelles les enjeux sociaux sont importants. Pourtant, leurs actions sont aujourd’hui menacées, touchées de plein fouet, notamment par la diminution des contrats aidés et la réduction des dotations aux collectivités. Certaines ont déjà fermé, d’autres sont au bord de le faire. Ces structures de proximité sont pourtant plébiscitées par les habitants, luttent contre l’exclusion, protègent l’environnement et créent du lien social

Ainsi, la question du financement de ces structures se pose, et souligne une sorte d'incompatibilité entre les différentes politiques mises en place. Il n'est pas possible de développer un secteur d'économie circulaire fiable et solidaire si dans le même temps l'État handicape les structures nécessaires à son bon fonctionnement.

Les signataires préconisent dès lors de profiter du principe de responsabilité élargie du producteur, qui consiste en une taxe sur chaque produit pour financer le coût de la gestion de sa fin de vie, pour en reverser une part dans le développement des emplois solidaires. Un cercle vertueux, donc, qui apporterait une solution plus durable que la rigueur actuellement entreprise par le gouvernement.