Libera Terra Mediterraneo

Contribuer au développement d’une filière agroalimentaire biologique, légale et libre, sur les terres confisquées à la mafia, en utilisant un processus de collaboration et de mutualisation de services entre coopératives, agriculteurs et acteurs locaux.

Les objectifs

  1. Revaloriser le territoire local comme un lieu d’opportunité d’emplois et de compétition économique saine.
  2. Choisir des pratiques éco compatibles, réduire les productions polluantes et les surconsommations et défendre la production biologique certifiée.
  3. Requalifier les biens confisqués à la mafia en facilitant leur utilisation et leur accès, par la création d’emplois et d’activités touristiques.
  4. Construire une société qui partage l’idée d’une production de qualité (savoir- faire local) saine (agriculture respectueuse de l’environnement) et juste (dans le respect des travailleurs).

Statut juridique 

Libera Terra Mediterraneo est une société coopérative, sous la forme de société à responsabilité limitée (srl 1). Ce statut permet de réunir comme membres de la société coopérative des coopératives gestionnaires de biens confisqués à la mafia mais aussi d’autres entités apportant des compétences adaptées pour la mise en oeuvre de divers services. On retrouve par exemple comme membres la Fondatione Slow Food per la Biodiversità (association), Banca Etica, l’institut de crédit Coop Fond, Alce Nero, groupe de producteurs agroalimentaires biologiques et Firma Tour, tour opérateur du tourisme responsable.

Historique 

La société coopérative Libera Terra Mediterraneo s’est créée en 2008, nouvelle étape du projet Libera Terra, association qui s’occupe de la planification et de la programmation de la récupération des terrains agricoles confisqués à la mafia.

Suite à la loi Rognoni-La Torre 3 et aux attentats mafieux ayant entraîné la mort des juges Falcone et Borsellino, se crée en 1995 l’association Libera qui lance une initiative populaire afin d’obtenir la réutilisation des biens confisqués à la mafia par la société non corrompue, voyant ainsi un potentiel très important pour donner un nouvel élan au développement économique du sud de l’Italie. En 2001, plusieurs communes de la région de Corleone rejoignent l’initiative de Libera et crée le consortium Sviluppo e Legalita (Développement et légalité). Dans le même élan, se crée, avec l’aide de la préfecture de Palerme, la coopérative Placido Rizzotto, destinée à gérer quelques-uns des terrains confisqués dans cette zone. Au cours de l’été 2002, l’association Libera lance la marque « Libera Terra » qui permet de reconnaître les produits biologiques (huile, pâtes, vin, légumes) issus des terres confisquées à la mafia que ce soit en Sicile, en Calabre, dans les Pouilles, etc. Cette marque est concédée aux coopératives sociales qui ont vu le jour depuis et qui adhèrent au projet.

En 2006, l’Agenzia Cooperare con Libera Terra (l’agence Coopérer avec Libera Terra), association sans but lucratif, est alors mise en place pour apporter un appui technique à toutes les coopératives de Libera Terra en vue de les accompagner et de renforcer leur viabilité économique, la qualité, leur développement entrepreneurial et leur savoir-faire.

Activités 

L’action de Libera Terra Mediterraneo s’inscrit dans le mouvement de réutilisation des biens confisqués à la mafia pour l’activité de production
agricole, principalement en Sicile, Calabre et dans les Pouilles. Depuis sa première année d’activité, Libera Terra Mediterraneo prend
en charge toute une série d’activités :

  • La transformation des matières premières.
  • La commercialisation.
  • La logistique.
  • La gestion et le contrôle administratif.
  • La communication.

Il y a un responsable pour chacune des activités ainsi que des consultants et des partenaires externes qui peuvent être amenés à intervenir. Ce travail a lieu dans le siège central, dans les bureaux San Giuseppe (Jato), avec l’appui de structures de production internes (la cantine Centopassi qui est une usine de transformation et de mise en bouteille du vin biologique pour le compte de Libera Terra Mediterraneo), externes (fournisseurs) ainsi que des partenaires logistiques, commerciaux et autres sur tout le territoire italien.
Cette prise en charge par la société coopérative de nombreuses activités parallèles à la production agricole a permis de réduire la charge de travail qui portait sur chaque coopérative, de développer une plus grande coordination entre les entreprises membres de la société coopérative, et surtout de concentrer les efforts et les investissements sur la croissance de la production.
Outre la production agricole biologique, Libera Terra Mediterraneo offre un service de restauration le soir. Elle possède aussi une structure d’accueil d’agrotourisme responsable. Elle se base sur le travail des coopératives et leur production agricole mais aussi d’autres structures, en proposant de s’occuper du transport, de rencontres de formation et de médiation culturelle pour le personnel de Libera Terra Mediterraneo.

Groupes Cibles

Les bénéficiaires du projet Libera Terra sont plus particulièrement les jeunes. Les producteurs de matières premières d’agriculture biologique, la  main-d’oeuvre spécialisée et les autres personnes impliquées dans les projets de réutilisation des terres confisquées par la mafia à des fins de production d’agriculture biologique sont concernés.
Les clients sont les revendeurs au détail à travers deux canaux différents : hôtel/restaurant/catering (ho.re.ca) et grande distribution/distribution organisée (GD/DO), mais aussi les consommateurs engagés et les touristes responsables.

Les résultats

  • 36 travailleurs salariés.
  • 68 emplois ont été crées. Ils sont salariés de la société coopérative Libera Terra Mediterraneo et des coopératives membres gestionnaires.

Ce sont des producteurs agricoles, du personnel administratif, du personnel des structures touristiques, du personnel d’usine de production de vin, du centre hippique et du personnel dédié au management.

  • 500 hectares de terre à nouveau utilisés pour la production
  • Deux structures agrotouristiques créées en 2005 et 2010.
  • Un lieu de transformation du vin et de mise en bouteille créé en 2009.
  • Un centre hippique géré par la coopérative Placido Rizzotto Libera Terra.

Toutes les activités réalisées sont liées aux biens confisqués gérés par les trois coopératives associées, en Sicile et dans les Pouilles. Seule l’activité touristique implique des structures externes, qui participent ainsi au développement économique des territoires. En 2010, deux coopératives se sont créées : une en Campanie et l’autre en Sicile orientale.

Date de création 2008

Source : L’Atlas des bonnes pratiques de création d’emploi d’inclusion sociale, la finance éthique pour une Europe active créative et solidaire, FEBEA, Bruxelles, 2010

 

Pays: 

Italie