Espagne - Marinaleda, un village autogéré

C'est en Andalousie, dans le sud de l'Espagne, que nous partons découvrir Marinaleda, un village atypique puisque depuis les années 80 il est autogéré par ses habitants. La crise ne semble pas touchée ce petit lieu d'à peine 3000 habitants. Explications.

"Un autre monde est possible, otro mundo es posible"

Tout a commencé en 1979, lorsque les habitants de ce village décident d'occuper les terres voisines appartenant au duc de l'infantado. Pendant 12 ans, ils vont lutter jusqu'à ce que 1200 hectares leur soit cédés. Juan Manuel Sánchez Gordillo, fait partie des grandes figures de cette occupation des terres et est élu maire cette année-là. Plus de 30 ans après, Il occupe toujours la même fonction. La démocratie participative directe est instaurée, chaque voix compte et les décisions sont votées en assemblée.

 Une fois les terres récupérées, une coopérative agricole voit le jour et permet ainsi aux habitants de travailler. Cette coopérative comprend une conserverie, un moulin à huiles, des serres, un magasin et des équipements d'élevage. L'objectif n'est pas de faire du profit mais de partager la richesse sous forme d'emplois et d'investissements pour la coopérative. Et le salaire est le même pour tous, soit 47€ par personne et par jour, un salaire au-dessus de la moyenne en Andalousie. Le chômage ne dépasse pas les 5%.

Les habitants sont par ailleurs propriétaires de leur logement à vie et ne payent que 15€ de loyer par mois. La construction des logements s'opèrent grâce à la solidarité des habitants et personne ne dort dans la rue, le maire estimant que le droit au logement doit être appliqué.

Il existe de nombreux autres atouts qui font de ce village un village atypique et utopique mais réel. Comme le restaurant communal qui propose des repas pour 1€, ou encore la crèche qui ne coûte que 12€/mois. Les équipements sportifs sont en libre accès et gratuits, de même que l'accès à internet. Pas de délinquance, pas de police non plus, ici solidarité, coopération, citoyenneté sont les maîtres mots.

Alors village utopique ? Il faut croire que non, ces faits sont bien réels et les habitants semblent être plus que satisfaits.