Quand la Région se porte caution des prêts solidaires

Si l’économie solidaire gagne ses lettres de noblesse au Portugal, c’est bien aux Açores qu’elle le doit. Alors que nombre d’associations de l’archipel y ont développé, dans les années 1980, des dispositifs d’insertion sociale et professionnelle, le gouvernement régional s’est rapidement associé à ces démarches. Dernière action en date : le lancement d’un fonds de microcrédit, dans lequel la région est très impliquée.

Si le taux de chômage des Açores est à peine supérieur à 2 %, le gouvernement régional y est sans doute pour quelque chose : en 2005, il s’attache à mettre en place un dispositif de microcrédit professionnel destiné à favoriser la création d’activités économiques par les populations défavorisées. Impossible en effet pour des personnes qui ne présentent aucune garantie de décrocher un prêt auprès d’une banque :

“Il n’y avait aucune solution pour elles du côté des établissements bancaires classiques. C’est pourquoi nous avons voulu créer un système de financements alternatif” explique Rogerio Roque Amaro, professeur d’économie sociale et solidaire à l’université de Lisbonne et responsable du projet, à la demande du gouvernement régional. Les premiers microcrédits, de 15 000 € maximum, ont été octroyés en mars 2007. Bilan des deux années écoulées : sur 130 candidats, 20 ont obtenu un prêt et ont créé leur entreprise ; 19 d’entre elles sont encore en activité aujourd’hui. Un taux de survie important, dû à l’accompagnement des porteurs de projet par la Coopérative régionale de l’économie solidaire des Açores (Cresaçor), acteur incontournable de l’insertion dans l’archipel : elle réunit aujourd’hui de nombreuses associations et 200 salariés, anciens chômeurs, personnes handicapées ou en grande difficulté.

“Toutes ces associations font remonter du terrain un certain nombre de demandes, continue Rogerio Roque Amaro. Puis Cresaçor sélectionne les plus pertinents, constitue avec eux un solide dossier – ce qui implique par exemple le montage d’un business plan”.

C’est alors qu’intervient le gouvernement régional, en tant que garant du prêt : les banques ne souhaitant pas prendre le risque d’un défaut de remboursement, il a constitué un fonds utilisé pour payer la dette d’un emprunteur qui ne pourrait pas s’en acquitter.

C’est donc à la région qu’il revient de valider le dossier en y apportant sa garantie. Si plusieurs associations font du microcrédit depuis plus longtemps au Portugal, d’autres municipalités (entités territoriales qui réunissent entre 10 000 à 500 000 habitants) souhaitent reproduire un tel dispositif, qui associe gouvernement régional, associations de terrain et établissements bancaires.

Contact 

Rogerio Roque Amaro, responsable scientifique du projet

Tél :  + 35121 790 30 08

Mail : Rogério.amaro@iscte.pt

Amaury Guillem (Agence d’informations Reporters d’Espoirs)

Source : site de l’AVISE, http://www.essenregion.org/

Country: 

Portugal

Thematics: