L’association Al Amana pour la Promotion des Micro entreprises

L’association Al Amana est une institution à but non lucratif, créée le 13 avril 1997 avec l’assistance technique de l’ONG VITA et le soutien financier de l’Agence américaine de coopération internationale (l’USAID) et du gouvernement marocain. Elle a reçu l’agrément du Ministère des Finances en tant qu’association de microcrédit le 31 mars 2000.

Sa population cible est l’ensemble des populations exclues des services financiers à cause de la faiblesse de leurs ressources. Elle vise la contribution à leur intégration sociale et au développement économique et, par conséquent, à l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie personnelle et familiale et la promotion de leurs compétences à travers le microcrédit et la promotion des micro-entreprises.

L’association offre deux types de services :

  • les services financiers 
  • les services non financiers.

Les services financiers concernent des prêts aux activités économiques et des prêts pour le financement du logement. Ces prêts, qui peuvent atteindre un seuil de 30 000 dirhams, sont accordés pour des durées pouvant aller jusqu’à trois ans. Le remboursement s’effectue par échéances fixes hebdomadaires, bimensuelles ou mensuelles avec un différé de deux à huit
semaines.

Ces prêts visent deux catégories de clients : les groupes de trois à cinq promoteurs de micro entreprises se cautionnant mutuellement pour le remboursement de leurs prêts, et les clients individuels. Pour la première catégorie, sont réservés des prêts dits solidaires. Accordés sans aucune garantie formelle, les montants de ces crédits varient de 1 000 DH à 3 000 DH pour une durée de 3 à 18 mois, avec un délai de grâce de 2 mois pour les activités d’élevage. La deuxième catégorie bénéficie de crédits individuels destinés soit à l’équipement des micro entreprises (pour les clients ayant réussi leurs prêts dans le système solidaire) soit à l’amélioration ou l’acquisition de logements. Les montants et les durées de remboursement dans ce cas sont généralement plus importants (1 000 à 50 000 dirhams sur 6 mois à 5 ans (jusqu’à 7 ans pour le logement)), avec toutefois des garanties adaptées aux réalités des clients.

En plus des services financiers, l’association propose également à ses clients des services non financiers dans le but de :

  • renforcer leurs capacités managériales;
  • favoriser leur accès à de nouveaux canaux de commercialisation;
  • renforcer leur capital social.

Bilan des réalisations

Globalement, le secteur du microcrédit au Maroc a connu une croissance exponentielle au cours des dernières années. Le nombre de clients actifs a plus que doublé en deux années passant de 307 000 en 2003 à 631 000 en 2005. Le montant du portefeuille a enregistré une croissance encore plus rapide et atteint 1453 millions de dirhams contre 537 millions de dirhams en 2003, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 64%.

Al Amana, qui draine 40% de la clientèle du secteur et 53% du portefeuille, a enregistré la croissance la plus marquante. En effet, le nombre de clients actifs de l’association est passé de près de 102 000 en 2003 à 250 000 en 2005, enregistrant ainsi un taux d’accroissement annuel moyen de 57% (environ 148.000 prêts supplémentaires en deux années). Le montant de l’encours a atteint 763,8 millions de dirhams en 2005 contre 248 millions de dirhams deux années auparavant, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 75%. En conséquence, l’encours moyen par prêt est passé de 2439 dirhams en 2003 à 3061 dirhams en 2005.

La ventilation par type de prêts révèle la prédominance des prêts solidaires, soit 97% du nombre total des prêts destinés en grande partie au milieu urbain (75% contre 22% au monde rural). Le reliquat, soit 3%, est réparti entre les prêts individuels à l’entreprise (2%) et les prêts individuels au logement (1%).
Selon le secteur d’activité, plus de la moitié de ces prêts (53%, soit 132 014 prêts) est concentré dans le secteur du commerce. Il est suivi, mais de loin, de l’artisanat (27%, soit 66 878 prêts), les services (12,5%, soit 31 464 prêts) et l’agriculture (6,5%, soit 16 353 prêts). Les prêts individuels au logement représentent à peine 1% (2 822 clients). En somme, le cumul des prêts octroyés par l’association depuis sa création en 1997 jusqu’à fin 2005 atteint 1 025 821 prêts totalisant 3 975,5 millions de dirhams. Le prêt moyen est passé de 2 668 dirhams en 1997 à 4 654 dirhams en 2005. Au début, l’association dépendait de ses capitaux, essentiellement des subventions, pour financer son portefeuille. Par la suite, elle a eu recours progressivement au marché financier pour faire face à la croissance exponentielle de ses activités. La proportion des dettes de financement du passif total est passée de 32% en 2003 à 64% en 2005.

L’impact économique et social

Selon une étude d’impact, menée en 2004 par l’association auprès d’un échantillon de 759 ses anciens clients ayant reçu plus de trois prêts et 300 demandeurs n’ayant pas encore bénéficié de prêts (entrants), les prêts de l’association ont contribué à l’amélioration des conditions de vie et de travail des populations bénéficiaires. Ainsi il ressort de cette enquête
que :

  • le revenu moyen des anciens clients de l’association est plus élevé de 22% que celui des entrants utilisés comme témoins de l’étude ;
  • 85% des clientes et 68% des clients ont enregistré une augmentation sensible de leur revenu ;
  • 82% des clientes diversifient leurs produits contre 66% des non clientes ;
  • 84% des enfants en âge d’aller à l’école des clients sont scolarisés contre 76% chez les entrants.
  • Le nombre d’emplois additionnels générés par les prêts de l’association est estimé, selon son étude, à 36.000 emplois en 2005.

Source : CEPES “L’ECONOMIE SOCIALE AU MAGHREB : la situation au Maroc et en Tunisie” (en collaboration avec UNCAM – UNAM – ODCO), 2008

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